Passer au contenu principal

L’histoire de Michelle

En moyenne, les patients sous dialyse vivent bien en deçà du seuil de faible revenu du Canada.
Lorsque Melinda a commencé la dialyse, bien des choses ont changé dans sa vie. Le plus bouleversant pour elle, c'est qu'elle a dû quitter son emploi. Melinda adorait son travail, mais pour rester en vie avec une fonction rénale réduite, elle devait cesser de travailler.

Elle a commencé à se rendre à l'hôpital trois fois par semaine pour se faire soigner. Elle a dû aussi s’astreindre à un nouveau régime alimentaire. L'élimination complète des aliments en conserve et en boîte était un changement positif, mais entraînait une augmentation significative de ses factures d’épicerie qui, combinée à ses frais de déplacement, à ses médicaments et à une diminution importante de son revenu, lui a rapidement occasionné des difficultés financières.

En tant que travailleuse sociale auprès de personnes atteintes d'insuffisance rénale, j'ai eu de nombreux patients dans des situations semblables à celle de Melinda. Il est très difficile pour les patients de composer avec les répercussions psychologiques, physiques et financières de la dialyse sur leur vie. Bien que le nom de Melinda figure actuellement sur la liste d’attente pour une transplantation, la triste réalité est que certaines personnes sous dialyse ne seront jamais admissibles à une transplantation rénale. De nombreux patients devront donc supporter un lourd fardeau financier jusqu'à la fin de leur vie.

Au cours des 12 dernières années, j'ai développé d’étroites relations avec bien des patients et leurs familles. Bon nombre d'entre eux ont dû réduire le nombre de leurs heures de travail en raison de leurs traitements de dialyse. Certains, comme Melinda, ont même dû quitter complètement leur emploi, ce qui les rend anxieux à l'idée de trouver d'autres types de complément de ressources.

En moyenne, les patients sous dialyse vivent bien en deçà du seuil de faible revenu du Canada. Dans la population en général, c’est le cas de 8 à 14 %, mais pour les personnes sous dialyse, le pourcentage grimpe à environ 41 %. Un grand nombre ont du mal à avoir accès à ce que la plupart d'entre nous tiennent pour acquis, comme la nourriture, le logement, les médicaments et les vêtements.

J'ai aussi eu des patients, dont fait partie Melinda, qui ont dû s’adresser à des banques alimentaires, mais à cause de leurs restrictions alimentaires, comme la nécessité de réduire l’apport de sodium et de potassium, ils ne peuvent pas manger une grande partie de la nourriture qui est disponible là-bas.

J'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux patients en prédialyse et de continuer à les assister comme travailleuse sociale pendant leur hémodialyse et après leur greffe rénale. Les voir franchir ces jalons importants tout au long de leurs parcours est inspirant!

Je terminerai avec les remerciements de Melinda : « Merci à toutes ces personnes que je ne connais pas et qui s’unissent pour m'aider et aider les autres. J'espère qu'elles savent à quel point leur soutien est apprécié. »

Mise à jour :  En octobre dernier, Melinda a reçu une transplantation rénale…: « Un véritable choc, quand l’appel est arrivé au milieu de la nuit, un vrai miracle! On était tellement énervés! Ça allait si vite! Un jour, je recevais des dialyses, et le lendemain, j’étais une patiente greffée. Mon nouveau rein fonctionne parfaitement et je me sens bien. Que Dieu bénisse ce donneur d’organe et sa famille! »