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L’histoire de John

La décision de mon fils de me donner un de ses reins a tout changé.
J’espère que vous n’aurez jamais à vivre l’épuisement et le découragement que j’ai éprouvés après trois années de dialyse, rendue nécessaire à cause de mon insuffisance rénale. J’ai toujours fait de mon mieux pour rester optimiste. Après tout, j’avais été confronté au diabète et à des problèmes de tension artérielle pendant toute mon existence et la dialyse me maintenait en vie. Mais devoir passer trois matinées par semaine à l’hôpital, chaque semaine, était exténuant.

La dialyse draine complètement votre énergie. Après avoir reçu ce traitement, le reste de ma journée était pour ainsi dire consacré à m’en remettre. Mon épouse bien-aimée, Sylvie, quittait son travail pour me ramener à la maison, où je n’avais plus la force de faire autre chose que dormir.

Après un certain temps, j’ai commencé à montrer des signes de dépression. Je n’en pouvais plus de ce mode de vie. Mon épouse me rassurait du mieux qu’elle pouvait en disant : « Tu es toujours sur la liste d’attente pour une greffe. Tiens bon! »

C’est à peu près à cette époque que mon fils m’a fait une proposition surprenante. Il avait secrètement exploré la possibilité de me donner un de ses reins. Sylvie et moi avons d’abord hésité devant son choix. Il n’avait que 21 ans. Et s’il devait à son tour être confronté au diabète plus tard, au cours de sa vie? Est-ce que nous pouvions vraiment le laisser courir ce risque?

C’était quelque chose qu’il souhaitait faire pour moi et il insistait en répétant qu’il était assez grand pour prendre ses propres décisions. C’était il y a un peu plus d’un an et la vie a voulu que nous soyons presque parfaitement compatibles!

Avant d’entreprendre la dialyse, je jouais au football, au baseball et au golf. Mais lorsque j’ai commencé mes traitements de dialyse chaque lundi, mercredi et vendredi, tout a changé. Je me sentais si mal en rentrant à la maison que je ne pouvais rien faire. Je n’avais pas l’énergie de faire de l’exercice. Je devais surveiller ma consommation de liquides parce que plus je prenais du poids, plus la dialyse était difficile pour mon organisme. Je pestais contre moi-même si je buvais trop avant de me rendre à mon traitement. Aujourd’hui, je peux avaler un grand café le matin, si je le veux, et c’est merveilleux! Après une longue marche, je peux boire une bouteille d’eau, sans problème.

L’insuffisance rénale a perturbé ma vie pendant des années, mais j’ai tellement plus de vitalité aujourd’hui. Lorsque j’étais en dialyse, je tombais de sommeil après le moindre effort. Maintenant, je peux jouer avec mes deux petits-fils pendant des heures. Je peux aussi aller les voir sans devoir me dépêcher de rentrer pour mes traitements de dialyse. La décision de mon fils de me donner un de ses reins a tout changé. Après des années vraiment difficiles, ma greffe de rein m’a enfin redonné de l’espoir. Mais je ne peux m’empêcher de penser aux dizaines de milliers d’autres Canadiens qui vivent avec une insuffisance rénale terminale. Je sais, pour être passé par là, à quel point leur vie peut être difficile. Je connais également les déceptions et l’incertitude qu’on ressent en recevant le diagnostic au départ.
 
 Lorsque mon fils a annoncé qu’il souhaitait me donner un rein, je me préoccupais beaucoup des conséquences que cela pouvait avoir pour sa santé. Heureusement, la chirurgie s’est bien passée et mon fils a pu rentrer à la maison le jour suivant, avec seulement trois petites incisions. Son sacrifice signifiait tout pour moi. J’étais déjà proche de lui avant, mais la seule pensée qu’il a fait cela pour moi me bouleverse encore aujourd’hui.

Mon seul fils, mon plus jeune enfant, est clairement devenu mon héros.

Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mon histoire. Toute ma famille a subi les contrecoups de mon insuffisance rénale et, aujourd’hui, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ceux et celles qui vivent la même situation.