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L'histoire de Claudia

Après des greffes réussies, j'étais enfin libérée du diabète.
J’avais neuf ans lorsque j’ai reçu le diagnostic de diabète de type 1 (DT1). Quand j’y repense, je me souviens que j’avais toujours soif, que j’avais peu d’appétit et que je me réveillais souvent au milieu de la nuit pour aller aux toilettes. J’ai eu la chance de ne pas avoir eu besoin d’insuline jusqu’à l’âge de 12 ans, mais le DT1 était un fardeau et il a complètement changé ma vie.  

Bien que je ne sois pas du genre à paniquer, je ne suis pas très axée sur la routine, c’est pourquoi le diabète fut difficile à gérer au début. J’ai subi des épisodes d’hyper et d’hypoglycémie et j’ai été transportée d’urgence à l’hôpital à quelques reprises. Étant la plus âgée de cinq frères et sœurs, je sentais qu’ils croyaient que mes parents portaient plus d’attention sur moi certains jours, mais ils ont tous fait de leur mieux pour m’aider. Lorsque nous n’étions pas en train de jouer au basket ou au soccer ensemble, nous étions à des camps d’été ou au camp scout pour filles. Mais l’école était une tout autre histoire. J’étais souvent à part des autres enfants parce que j’étais la seule qui avait le DT1. La pression des pairs était forte et tout a dégringolé pendant mon adolescence. Tout ce que je voulais était de manger du gâteau au chocolat et être comme les autres.  

J’ai négligé mon état dans la vingtaine et mon système immunitaire à commencer à défaillir. Je ne me présentais pas aux tests sanguins et j’ai attrapé la grippe et une bronchite, et une infection aux reins qui a nécessité une hospitalisation. J’ai aussi souffert d’anorexie. Un jour, j’ai commencé à avoir des maux de tête près de mon cou. À mon réveil, mes jambes étaient si enflées que je ne pouvais plus bouger.  On m’a amenée à l’hôpital où j’ai reçu le diagnostic d’insuffisance rénale en raison de complications du DT1.  Les médecins ont dit que mes reins fonctionnaient à 15 à 20 % et ils m’ont prescrit des médicaments. J’avais l’intention de demeurer active, j’ai donc choisi l’horaire du soir pour la dialyse de sorte de pouvoir aller à l’école et au travail. Les traitements ont commencé quatre mois plus tard et se sont poursuivis pendant environ un an. On m’a dit que je pourrais peut-être recevoir une greffe. Ma mère a décidé de passer les tests de compatibilité pour savoir si elle pouvait faire don d'un rein. Un an plus tard, à l’âge de 26 ans, je recevais le cadeau de la vie – un nouveau rein de ma maman, une véritable héroïne. 

Je m’engageais ainsi sur un nouveau parcours qui s’est amorcé par un séjour d’un mois dans un établissement de convalescence pour les receveurs d’organes. Mon système immunitaire étant plus faible, j’étais souvent malade au début et j’ai contracté le zona. Il a fallu attendre deux ans pour que mon corps se rétablisse complètement et que je sois assez forte pour inscrire mon nom sur une liste d’attente pour une greffe d’un pancréas. Je n’oublierai jamais ce soir de juillet où j’ai reçu l’appel m’avisant qu’un organe était disponible. Aucun mot ne peut décrire la joie que j’ai ressentie. 

L’intervention fut un succès, mais les complications ont été plus nombreuses que lorsque j’ai reçu la greffe d’un rein. Mais j’étais enfin libre … libérée du diabète, libérée des piqûres aux doigts, libérée du transport de boîtes de jus et de bonbons et libérée des épisodes d’hypoglycémie.  

Je suis aujourd’hui dans la mi-trentaine et j’espère fonder une famille. Chaque matin, je me réveille et je suis reconnaissante de ma chance, dont celle d’avoir le soutien continu de ma famille et de mes amis. Toute ma vie, j’ai refusé que les gens me prennent en pitié, je voulais juste qu’ils m’aident à me sentir comme les autres, parce que je me sentais différente. J’ai ressenti de la culpabilité après les deux greffes et j’ai travaillé sur l’acceptation en me disant que les organes sont maintenant les miens et qu’ils sont là pour m’aider à bien vivre de nouveau. Pour moi, avoir une attitude saine pouvait aider à diminuer les risques que mon corps rejette mon nouveau rein et mon nouveau pancréas. Bien qu’il m’ait fallu du temps pour y arriver psychologiquement, je suis une personne optimiste qui n’a jamais perdu espoir.

La vie de trop de personnes au Canada est écourtée à cause d’une néphropathie diabétique. Donnez maintenant. Mettons fin à la néphropathie diabétique.