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L’histoire de Sylvie

Je veux me battre pour cette cause tant que je serai en vie – et maintenant mon combat continuera aussi après mon départ.
Je ne m’étais jamais imaginée que je serais un jour allongée sur une table d'opération à côté de mon fils. Néanmoins, c'est là que je me suis retrouvée il y a quelques années. Jusque-là, j’avais eu une vie de rêve, à commencer par une enfance heureuse. Puis, à l'âge de 20 ans, j’ai épousé André, le grand amour de sa vie, celui que je qualifie toujours du « meilleur et plus serviable partenaire qui soit ». J’ai même bâti une entreprise florissante.

Puis, un week-end, mon fils Benoit de 27 ans est venu nous rendre visite. Il nous a fait asseoir, André et moi, dans le salon, comme il le faisait dans sa jeunesse quand il devait nous parler sérieusement. Il nous a informés qu'il ne se sentait pas bien et qu’il avait consulté un médecin. Des tests avaient révélé que sa fonction rénale avait périclité à 25 %. Il nous a ensuite annoncé qu’à cause de son insuffisance rénale, il aurait besoin en temps et lieu de dialyse ou d’une transplantation.

Je me suis tout de suite dit que ce n’était pas possible. Aucun signe extérieur n’indiquait que Benoit n’était malade. Il avait l’air d’un jeune homme en bonne santé. Jamais on n’aurait pu deviner qu'à l'intérieur, il était en train de mourir. Immédiatement, André et moi avons voulu donner un de nos reins et nous avons donc subi des tests de compatibilité génétique. Fait remarquable : il s'est avéré que nous étions tous deux des donneurs compatibles.

L’état de ma fonction rénale était toutefois légèrement meilleur. Commença alors la longue kyrielle de tests additionnels en vue d'une éventuelle transplantation. Pendant ce temps, Benoît s'est affaibli et a eu quelques gros soucis de santé. Finalement, un jour de décembre, je lui ai donné un de mes reins et, en retour, j’ai sauvé mon fils. C’est pendant ma convalescence que j’ai fait la connaissance de La Fondation du rein.

Mon engagement a commencé à une plus petite échelle; j’ai fait du bénévolat lors d'événements et offert mes services à titre gratuit à la Division du Québec. Avec le temps, mon implication s'est accrue; je suis devenue membre du conseil d'administration de cette division, puis la présidente nationale de la Fondation. Ma passion pour la mission de cette organisation est évidente.

La Fondation du rein sait merveilleusement bien se faire l’avocate des patients atteints d’insuffisance rénale comme des donneurs vivants. Nous avons eu la chance, dans notre famille, que j’aie pu  m'absenter du travail pour des tests et une convalescence. Bien des gens toutefois ne sont pas dans cette situation. C'est donc quelque chose que nous essayons de changer, à la fois en recueillant des fonds et en intervenant auprès du gouvernement. 

Déterminée à continuer à aider les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale, j’ai décidé de laisser un legs à La Fondation du rein dans mon testament. Je veux me battre pour cette cause tant que je serai en vie – et maintenant mon combat continuera aussi après mon départ.

J'ai une vie incroyable. Un mari merveilleux, deux enfants fantastiques et deux adorables petits-enfants. J'ai eu une carrière incroyable en faisant ce que j'aime. Faire un don par testament, c’est ma façon de donner au suivant, de dire merci pour la vie que j’ai reçue en cadeau.