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Adapter le parcours de soins de santé mentale pour les Albertains en dialyse

Kara Schick-Makaroff
Université de l’Alberta
Subvention de recherche paramédicale en néphrologie
2021 - 2023
100 000 $
Dialyse

Résumé grand public 

« J'ai rencontré beaucoup, beaucoup de membres du personnel médical qui ont peur de la dépression et de l'anxiété. Tous les problèmes de santé mentale – ils ne veulent même pas en parler, point final. Donc s’ils vous interrogent par rapport à la dépression et se disent "Oh mon Dieu. Il est à sept sur dix, wow! Qu’est-ce qui se passe ici?", eh bien à partir de là, ils doivent vraiment être prêts à faire quelque chose » (extrait du témoignage d’un patient albertain recevant de la dialyse à domicile dans le cadre de notre étude sur la qualité de vie). Les problèmes de santé mentale sont très répandus chez les personnes en dialyse. Jusqu’à 4 sur 10 d’entre elles souffrent de dépression et d’anxiété. Et le phénomène a probablement empiré dans cette population au cours des derniers mois en raison de l’épidémie de COVID-19, comme c’est le cas pour de nombreux Canadiens. Cependant, les patients sous dialyse sont également isolés et reçoivent maintenant des services de santé différents. Les Albertains qui reçoivent de la dialyse ont déclaré qu’ils accordaient une priorité absolue à leur santé mentale. Malheureusement, les symptômes de troubles mentaux sont rarement pris en compte ou traités dans le cadre de ce type de traitement. Dans son témoignage, le patient cité précédemment l’a bien exprimé. Les cliniciens qui travaillent en centre de dialyse ne se sentent pas préparés à aborder la question de la santé mentale. Voici ce que disait un néphrologue dans notre étude précédente sur la qualité de vie : « Vous savez, l'anxiété, la dépression – ce ne sont pas des problèmes que nous sommes particulièrement aptes à gérer. Donc la vérité est que la plupart des néphrologues, à mon avis, préféreraient ne pas entendre parler de choses qui ne font pas vraiment partie de leur champ de compétences. » Nous souhaitons combler cette lacune dans les soins de dialyse. Nous avons l’intention de travailler en collaboration avec les patients en dialyse, les membres de la communauté, les cliniciens, les dirigeants et les chercheurs afin d’élaborer un document, que nous appellerons un « parcours », pour orienter les soins de santé mentale. • Nous allons d’abord nous renseigner sur les pratiques en vigueur dans les centres de dialyse de l’Alberta en matière de santé mentale. Nous interrogerons des patients, des cliniciens et des administrateurs. Nous ferons également parvenir un sondage aux cliniciens. • Nous discuterons ensuite avec des cliniciens en soins primaires et en santé mentale pour savoir comment les patients dialysés peuvent obtenir leur aide. • Puis, nous évaluerons les outils actuellement à la disposition des patients dialysés pour signaler leurs symptômes de troubles mentaux, de même que la qualité de leurs soins en général. Nous verrons ensuite comment leurs réponses peuvent être utilisées pour leur fournir les meilleurs soins possible. • Finalement, nous nous servirons de toute cette information pour élaborer un « parcours ». Nous inviterons les patients, les cliniciens, les dirigeants et les chercheurs à nous transmettre leurs commentaires, à partir desquels nous retravaillerons le parcours initialement proposé. De cette façon, nous mettons à contribution les acteurs de la communauté à l’œuvre dans le domaine rénal pour offrir les meilleurs soins en santé mentale aux patients sous dialyse. Nos travaux permettront de combler une lacune importante dans notre compréhension de la façon d'aborder et de soutenir les personnes dialysées qui présentent des troubles de santé mentale. Ultimement, nos découvertes pourraient améliorer la qualité de vie de ces patients. Les résultats obtenus pourront également être appliqués dans le cadre de programmes de soins rénaux au Canada et partout dans le monde.