Je m'appelle Annie. J’ai 30 ans, je suis la mère d'un petit garçon de sept ans et je souffre d’insuffisance rénale chronique (IRC). Je suis très reconnaissante de pouvoir enfin dire que je suis l’heureuse receveuse d’un greffon rénal! Après de nombreuses années à m’inquiéter tous les jours de ma santé et de mon avenir – en fait, je me demandais si j'en avais un –, ce fut le bel événement de ma vie, pour moi et pour ma famille.

Le 17 août 2017, j'ai reçu l’appel qui a changé ma vie. L'appel pour lequel j'avais prié. Un rein compatible avait été trouvé. Je me sens extrêmement chanceuse aujourd'hui d'être en vie et de pouvoir partager mon histoire avec vous. Il y a cinq ans, j'ai été admise à une unité de soins intensifs et projetée dans l’univers de l'hémodialyse. Quand je suis tombée malade la première fois, j'ai suivi durant tout un été une chimiothérapie à faible dose de cyclophosphamide dans le but d’essayer de rétablir ma fonction rénale, mais en vain.

J'ai été sous dialyse pendant près de quatre ans, trois fois par semaine; chaque séance durait de quatre à cinq heures. Au moyen du cathéter inséré dans ma poitrine, mon sang était pompé et nettoyé et l'excès de liquide était éliminé. On m’a aussi donné, durant les traitements, du fer et de l’Aranesp, un médicament contre l'anémie puisque mon corps n’arrivait pas à produire par lui-même assez de globules rouges.

Si vous m’aviez rencontrée avant ma transplantation, vous n’auriez probablement jamais su que j'avais cette maladie chronique, car j'avais l'air plutôt en santé. Cela prouve que chacun mène ses propres batailles et que, même si on n’a pas de symptômes visibles, cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas là. Bien des gens croient que 'insuffisance rénale terminale est une maladie de « personnes âgées », mais ils ont tort. L'insuffisance rénale terminale peut affecter n'importe qui, peu importe l'âge, la race ou le sexe. Malheureusement, le pourcentage de personnes atteintes de cette horrible maladie au Canada continue d'augmenter à un rythme alarmant.

Saviez-vous qu'environ 83 % des personnes décédées qui auraient été admissibles comme donneurs ne deviennent pas des donneurs? Un miracle s'est produit pour moi et je veux que les autres aient aussi la chance d’avoir un nouveau départ. Grâce à mon donneur (mon héros), j'ai pu reprendre ma vie en main et Harrison, mon fils de sept ans, grandit avec sa mère.

Parfois, je touche mon incision à l'endroit où a été greffé le rein de ce merveilleux donneur et je me dis que j'ai un petit morceau d'ange en moi maintenant. J'ai été malade depuis la venue au monde de mon fils; il n'a jamais connu le vrai moi en bonne santé et maintenant on m'a donné cette chance. Veuillez prendre quelques instants pour aller vous inscrire comme donneur. Cela ne prend que quelques minutes et vous pourriez sauver des vies et devenir, vous aussi, le héros de quelqu'un. Donner un organe, c’est donner la vie.