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L’histoire de Kimberly

Ce rein a donné à mon père et à notre famille 13 autres années avant que cet organe commence à ne plus être fonctionnel.
J'aimerais vous parler de mon père, Joseph, et de sa lutte contre l’insuffisance rénale. Je m'appelle Kimberly et j'espère que l'histoire de mon père pourra aider à sensibiliser les gens à l’insuffisance rénale et au don d'organes.

Mon père a eu de nombreux problèmes de santé tout au long de sa vie; malheureusement, l’insuffisance rénale en faisait partie. J'aimerais vous raconter comment cette maladie l'a affecté et les effets qu'elle a eus sur notre famille. Il est décédé le 5 mai 2016 des suites d'une insuffisance rénale terminale. Il avait 60 ans et a vécu toute sa vie à Petit de Grat en Nouvelle-Écosse.

Pendant plusieurs années, mon père a souffert de douleurs lombaires pour lesquelles il a consulté un médecin. Après avoir fait de nombreux tests et été aiguillé vers un spécialiste, on a finalement découvert qu'il souffrait d'insuffisance rénale terminale. Il a été bouleversé d'apprendre que son rein fonctionnait à un très faible pourcentage. Le médecin a décidé que la dialyse était la meilleure option pour lui. Pendant qu'il était sous dialyse, il a été inscrit sur la liste d’attente pour une transplantation rénale. Ce fut un dur coup pour notre famille.

L’attente a commencé pour lui et pour nous au début de l’an 2000. Sa dialyse avait lieu plusieurs fois par semaine et cela a duré environ un an. Il trouvait le processus douloureux et très fatigant. Pas juste la dialyse elle-même, mais aussi les allers-retours entre Petit de Grat et Sydney, soit trois heures en tout chaque fois. Nous espérions et priions chaque jour pour qu'il reçoive l’appel lui annonçant qu'on lui avait trouvé un rein. Il ne pouvait plus s’adonner à des activités comme la chasse et la pêche, faire des promenades et passer du temps en famille. À cause de la dialyse, il était hors de question qu’il parte en voyage.

Nos prières furent exaucées : un jour, il apprit par un coup de fil qu’un rein parfaitement compatible était disponible. Heureusement, il fut jugé apte à subir la transplantation. La peur de notre famille de perdre notre père a commencé alors à s'estomper. La gratitude que nous avons encore envers le donneur ne peut s’exprimer en mots. La famille Fougere se souviendra toujours de cet acte de bonté. Ma famille et moi lui sommes éternellement reconnaissants que notre père se soit vu offrir cette deuxième vie. Enfin, il n'avait plus besoin de dialyse. Ce rein a donné à mon père et à notre famille 13 autres années avant que cet organe commence à ne plus être fonctionnel.

La nouvelle du greffon qui ne fonctionnait plus nous a tous profondément attristés. Nous savions ce qui l’attendait puisque nous étions déjà passés par là. Mais mon père ne voulait plus de dialyse. Ce fut une décision difficile à entendre pour la famille, mais nous savions que c'était notre père qui endurait toute cette douleur. Nous avons appuyé sa décision.

Ce que j'ai appris de l'histoire de mon père, c'est que chacun d’entre nous connaît mieux son corps. Si quelque chose ne va pas, allez voir un médecin. N'attendez pas. Aussi, aidez les autres quand et comme vous le pouvez. Ce qui a eu un impact positif sur la vie quotidienne de mon père, c’étaient des choses simples, comme un sourire ou un mot gentil, la visite d’un ami ainsi que le soutien de sa famille et de sa communauté.
Quand il est mort, nous avons eu le cœur brisé. Nous avons perdu un homme si merveilleux, mais nous avons eu la chance d'avoir eu des années de plus avec lui et d’accumuler ainsi de précieux souvenirs.

Lorsque nous avons appris la nouvelle que le greffon ne fonctionnait plus, j'ai su que lorsque j'aurais atteint l'âge adulte, je ferais don de mes organes. Une personne qui peut aider à prolonger la vie de quelqu’un et à soulager ses douleurs, comme ce fut le cas pour mon père, voilà ce que je voulais être. Pouvoir donner une seconde chance à quelqu'un est l'un des plus grands privilèges de la vie. Je voulais donner à une autre famille du temps précieux avec leurs proches.

Je me suis inscrite comme donneuse au moyen de ma carte d'assurance-maladie de la Nouvelle-Écosse. Je suis très fière de le dire. J'aimerais souligner à quel point le don d’organes est important et ce que cela signifie pour des familles comme la mienne. Je suis fière de penser que lorsque je quitterai cette terre, je pourrai peut-être aider quelqu'un, peut-être même lui sauver la vie. J'espère qu'après avoir lu ces lignes, vous ressentirez la même chose que moi et que vous prendrez le temps de vous renseigner sur la façon de faire don de vos organes.