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Le pouvoir de la résilience sur la santé mentale des patients greffés du rein

Kathleen Gaudio
Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Subvention de recherche paramédicale en néphrologie
2025 - 2026
5 000 $
Psychologie clinique, Transplantation

Superviseur(s):  Shaifali Sandal

Résumé en language clair

Contexte et objectif : La résilience est notre capacité à rebondir après les épreuves de la vie. Il faut savoir que la résilience n'est pas seulement un trait de caractère inné; c'est aussi une compétence qui peut être développée et améliorée. Il est possible de déterminer le degré de résilience d'une personne, et cette mesure s’avère un indicateur utile en psychologie comme en médecine. 

Les receveurs d'une greffe rénale qui souffrent de dépression sont confrontés à une réalité préoccupante : ils courent un risque très élevé de voir leur greffe échouer et de décéder. Des études ont montré le lien une forte résilience psychologique et le bien-être général chez une personne. Pourtant, peu de recherches ont porté sur cette capacité à surmonter les difficultés dans un contexte de greffe rénale. Nous voyons donc ici une occasion à saisir : en évaluant la résilience, nous pourrions mieux comprendre les vulnérabilités des patients et améliorer les soins prodigués aux receveurs d’une greffe rénale qui présentent un risque élevé de dépression. En nous concentrant sur la résilience, nous pourrions mettre en place des interventions ciblées qui amélioreraient la santé mentale des patients, ce qui pourrait réduire le risque de rejet et augmenter les chances de réussite de la greffe et de survie des patients. Les personnes qui reçoivent une greffe de rein doivent faire face à toutes sortes de défis et d'événements éprouvants, comme les effets secondaires des médicaments, les infections, le risque d’échec de la greffe, et même la mort. De plus, les problèmes de santé mentale sont fréquents chez ces patients, et leur capacité à faire face aux différents défis influence souvent leur état de santé général et leur rétablissement. La résilience est une compétence qui nous aide à faire face à l'adversité. Comme nous l'avons dit, elle est liée au bien-être général et de nouvelles recherches ont montré qu'elle pouvait aussi améliorer les résultats après une greffe. Nous pensons qu'une plus grande résilience réduit le risque de dépression chez les greffés rénaux qui ont vécu un événement éprouvant. Notre projet comporte deux objectifs principaux : Objectif 1 – examiner et synthétiser les résultats d’études sur la résilience publiées dans la littérature spécialisée en néphrologie et en greffe rénale; objectif 2 – mener notre propre étude dans un établissement unique afin de recueillir des données sur les caractéristiques démographiques (âge, origine ethnique et sexe), la résilience, la santé mentale et les résultats liés à la santé des personnes ayant reçu une greffe de rein. Nous comparerons ensuite le degré de résilience de ces patients avant et après un événement éprouvant.

Méthodologie et viabilité : Objectif 1 – nous allons d'abord regarder ce qui a déjà été fait dans le domaine, en demandant à deux experts indépendants de passer en revue les études existantes, de les analyser et d'en extraire les données importantes. Nous compilerons ensuite nos observations dans un rapport pour faire le point sur ce que l’on sait déjà et sur les aspects qui demandent une étude plus poussée. Objectif 2 – nous nous servirons de l'échelle de résilience de Connor-Davidson (CD-RISC) pour mesurer la résilience psychologique des personnes ayant reçu une greffe de rein. Nous utiliserons également des questionnaires pour évaluer la qualité de vie (Medical Outcome Study Short-Form Health Survey [SF-12V2]) et la gravité de la dépression (Patient Health Questionnaire [PHQ-9]) chez les participants. Chaque échelle a été validée et considérée comme fiable. Cette étude se déroulera sur plus de 12 mois dans les cliniques de consultation externe du Centre universitaire de santé McGill, qui accueillent chaque année plus de 1500 greffés rénaux. Avec l'accord du comité d'éthique, nous recruterons des patients dans la salle d'attente des cliniques et leur demanderons de remplir les questionnaires. Nous voulons obtenir le consentement d’au moins 200 receveurs d’une greffe de rein, ce qui nous semble réaliste vu le nombre de patients pris en charge dans cet établissement. Nous suivrons également les participants dont la greffe a échoué ou qui ont subi d'autres événements éprouvants et leur demanderons de remplir à nouveau les questionnaires lors de la visite de contrôle. 

Engagement des patients : Nous travaillons en étroite collaboration avec M. Robert Buzinski, un patient partenaire qui nous a aidés à définir cette démarche de recherche. Nous le rencontrerons tous les trois mois pour discuter de l’avancement des travaux et partager nos découvertes. Une fois mon mémoire de maîtrise terminé, je compte former un comité de patients en vue d'une nouvelle étude, celle-ci menée dans plusieurs établissements. Nous pourrons ainsi recueillir le point de vue de patients sur la conception de l'étude et les interventions qui visent à améliorer leur résilience. 

Résultats attendus et pertinence pour les patients ou la collectivité : Nous prévoyons démontrer que les receveurs d'une greffe rénale qui font preuve d'une forte résilience présentent moins de symptômes dépressifs après un événement éprouvant. Nous pensons aussi que certains facteurs psychosociaux (comme le sexe, l'âge ou le soutien social) influencent un tel lien. Nous envisageons de présenter nos résultats et nos conclusions lors de congrès médicaux. Ma superviseure, la Dre Shaifali Sandal, élabore actuellement un modèle de soins de soutien destiné aux receveurs d'une greffe rénale. Mon projet va dans le même sens que ses recherches, car il utilise des indicateurs de résilience pour cerner les patients qui ont besoin d'un soutien supplémentaire lorsqu'ils sont confrontés à des événements éprouvants. L'utilisation d'une échelle de résilience est une méthode simple et peu coûteuse pour y arriver. En intégrant l'évaluation de la résilience dans les soins habituels, il serait possible de promouvoir des soins centrés sur le patient, ce qui permettrait d'améliorer le bien-être général et les résultats cliniques chez les personnes qui doivent composer avec la perte d’un rein.