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Le nicotinamide en chimioprévention du carcinome d’origine kératinocytaire à la suite d’une transplantation rénale : essai pilote interne avec répartition aléatoire et contrôlé par placebo

Dr. An-Wen Chan
Women’s College Hospital
Subvention de soutien à la recherche biomédicale
2017 - 2019
99 958 $
Transplantation

Résumé vulgarisé du projet de recherche

Comme les patients vivent plus longtemps après une transplantation rénale, il faut mettre en place des mesures plus efficaces pour prévenir les effets à long terme des médicaments antirejet, car ceux-ci augmentent le risque de cancer de la peau. À l’heure actuelle, ce type de cancer est une importante cause de maladie et de défiguration chez les transplantés du rein. Compte tenu de l’alourdissement du risque et du fardeau associés au cancer de la peau chez ces patients, la prévention est essentielle.

Le nicotinamide, une forme de vitamine B3, est reconnu pour son pouvoir de protection contre le cancer de la peau dans la population générale. Cependant, il est difficile de dire si cette molécule est sécuritaire et efficace chez les transplantés immunodéprimés.

Nous allons donc mener une étude préliminaire afin d’évaluer l’utilisation du nicotinamide par voie orale (500 mg / 2 fois par jour) pour prévenir l’apparition d’un cancer de la peau chez 120 transplantés rénaux adultes à risque élevé qui ont des antécédents d’au moins un cancer de ce type. Les patients recevront du nicotinamide ou un placebo pendant 12 à 16 mois. Notre objectif principal est d’établir la faisabilité d’un essai concluant de plus grande envergure chez un plus grand nombre de patients qui seront suivis sur une plus longue période. Nous recruterons ces patients parmi ceux qui prennent part aux programmes Multi-Organ Transplant du Réseau universitaire de santé et Kidney Transplant de l’Hôpital St. Michael, soit deux des plus grands centres de transplantation au Canada.

La transplantation rénale est une intervention chirurgicale qui altère la qualité de vie des personnes atteintes d’une maladie rénale grave. Vu la rareté des donneurs de rein et les risques associés à la transplantation, il est important de faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir la santé et la qualité de vie à long terme chez ces patients. Cette étude fournira des renseignements utiles sur l’innocuité et l’efficacité du nicotinamide pour prévenir le cancer de la peau chez les transplantés rénaux au Canada. Le nicotinamide est facilement disponible et les données attestant de son innocuité et de son efficacité pourraient être immédiatement transposées dans la pratique clinique. La prévention pourrait permettre d’éviter le décès prématuré et la souffrance causée par un cancer agressif de la peau, améliorant ainsi la vie des transplantés rénaux.

Biographie

Le Dr Chan est épidémiologiste clinique et pratique la chirurgie de Mohs pour le traitement des cancers cutanés à l’Hôpital Women’s College de Toronto. Il est, par ailleurs, chercheur Phelan à l’Institut de recherche du Women’s College, professeur titulaire au département de médecine de l’Université de Toronto et directeur de l’unité de transplantation cutanée du Réseau universitaire de santé. Après avoir obtenu son doctorat à l’Université d’Oxford grâce à une bourse de la Fondation Rhodes, le Dr Chan a occupé le poste de conseiller spécial des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et a contribué à coordonner la plate-forme du Système d’enregistrement international des essais cliniques (ICTRP) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ses champs d’intérêt comprennent l’épidémiologie et la gestion du risque élevé de cancer de la peau chez les transplantés d’organes solides. Il s’intéresse aussi aux questions relatives à la transparence et au biais dans les essais cliniques. Le Dr Chan préside actuellement l’initiative internationale SPIRIT qui vise à améliorer la qualité des protocoles des essais cliniques.