Lauréats des bourses de recherche

Résumé grand public

Les patients qui reçoivent des traitements d’hémodialyse (HD) prennent plus de comprimés dans une seule journée que toute autre personne qui souffre d’une maladie chronique. En moyenne, un patient hémodialysé prend chaque jour 15 médicaments différents, dont 70 % ne sont pas nécessairement appropriés à leur état. Une raison en est que les patients hémodialysés sont rarement admis dans les essais cliniques sur de nouveaux médicaments, ce qui fait que les données sur l’efficacité et la sûreté d’emploi de ces derniers, qui s’appliquent à la population générale, peuvent ne pas s’appliquer à eux. Il est donc essentiel que les cliniciens aient accès à des outils qui leur permettront de réévaluer et de cesser (déprescrire) l’utilisation des médicaments dont l’efficacité et la sûreté n’ont pas été démontrées chez les patients hémodialysés. Non seulement de tels outils aideront à réduire le nombre de médicaments pris par les patients, mais ils pourraient ainsi diminuer les potentielles conséquences néfastes d’une lourde médication (p. ex., réactions indésirables, interactions médicamenteuses, inobservance du traitement, risque accru de troubles cognitifs, problèmes d’équilibre et chutes, risque élevé d’hospitalisation, mortalité). Notre groupe d’étude a ciblé neuf types de médicaments qui sont souvent prescrits de façon inappropriée aux patients hémodialysés. Il s’agit des alpha1-bloquants, des benzodiazépines et hypnotiques « Z », des gabapentinoïdes, des diurétiques de l’anse, des agents procinétiques, des inhibiteurs de la pompe à protons, de la quinine, des statines et des uricosuriques. Nous avons mis au point et validé des outils qui permettent d’aider les équipes médicales et les patients des centres ambulatoires d’hémodialyse à reconnaître ces médicaments et à cesser de les utiliser. La prochaine étape pour notre groupe de travail consiste à mener une étude où nous évaluerons concrètement ces outils dans un centre d'hémodialyse de Toronto. Nous pensons que cette étude contribuera à réduire le nombre de médicaments par patient et à diminuer l’utilisation inappropriée des médicaments au sein de l’établissement. Les résultats de cette étude nous permettront d’améliorer nos outils de déprescription afin de les rendre faciles à utiliser et adaptables à l’ensemble des patients. Notre objectif est d’optimiser l’utilisation des médicaments et les habitudes de prescription dans les centres d’hémodialyse partout au Canada afin d’améliorer l’expérience des patients.