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Le développement identitaire des adolescents ayant reçu une transplantation rénale et les rôles parentaux associés dans un contexte de don vivant parental

Marie Leblond
Université de Montréal
Bourse de doctorat destinée au personnel paramédical
2017 - 2019
58 000 $
Greffe

Résumé vulgarisé du projet de recherche

L'adolescence est une période de développement et se caractérise par un rythme important de croissance et de changements. C'est lors de cette période que de nouveaux enjeux font surface, dont le développement identitaire, considéré comme l'enjeu principal de l'adolescence. La littérature indique que cet enjeu du développement identitaire serait intensifié chez les adolescents malades, puisqu'ils doivent s'adapter non seulement aux défis du développement normatif (c.-a-d. de l’identité) mais également aux enjeux liés à la maladie chronique et à sa gestion. Les adolescents ayant reçu une transplantation d'organe sont confrontés à des enjeux additionnels tels que la surprotection parentale, les difficultés d'adaptation sociale, l'attitude face au donneur, la quête d'autonomie et l’identification aux pairs, ces enjeux ayant une influence sur la construction de l'identité et l'acceptation de soi à l'adolescence. Ces adolescents receveurs considèrent que définir leur identité est l'un des principaux défis liés à leur condition de santé. Les parents jouent un rôle actif dans le développement et sont coparticipants à la formation de l'identité. En plus d'assurer un rôle parental normatif, les parents d'enfants ayant une maladie chronique doivent assurer un rôle de « donneur de soin ». En transplantation d'organe, les relations familiales sont également changées lorsque le parent est le donneur d'organe pour son enfant. Lorsque vient le temps de décider de se porter volontaire pour être un donneur, certains parents expriment le sentiment de ne pas avoir le choix et se sentent parfois seuls à l’intérieur de ce processus décisionnel.

Considérant que la maladie et les traitements associés posent des enjeux pour le développement de l'identité des jeunes, notamment en terme d'acceptation de son corps, d'autonomie et d'indépendance, ainsi que des enjeux pour ses parents, qui ont ce réflexe de surprotection et le double rôle de parent et de donneur, la présente thèse vise à décrire et comprendre le développement de l'identité chez les jeunes transplantes rénaux ayant reçu l'organe d'un parent et le rôle de ce parent dans le développement identitaire de leur enfant.

Biographie

Marie Leblond est candidate au Ph. D. recherche et intervention, en psychologie clinique à l’université de Montréal, depuis 2014. Mme Leblond a complété son baccalauréat à l’université du Québec à Trois-Rivières puis finalement à l’Institut René Descartes (Paris V), où elle a travaillé à l’élaboration de travaux de recherche sur la santé physique et psychologique des adolescents français. Au doctorat depuis 2014 et supervisée par la Dre Marie Achille, Mme Leblond effectue sa thèse sur le développement identitaire des adolescents ayant reçu une transplantation rénale et les pratiques parentales, en contexte de don vivant parental. Elle travaille en collaboration avec l’hôpital Sainte-Justine de Montréal, dont la chercheure principale est la Dre Marie-José Clermont et le BC Children’s Hospital, à Vancouver, supervisée par Dr. Tom Blydt-Hansen. Les résultats préliminaires du projet de recherche ont fait l’objet de plusieurs présentations scientifiques dans divers congrès (Société canadienne de transplantation - 2015/2016/2017 et International Pediatric Transplant Association - 2017). Mme Leblond s’est d’ailleurs méritée le prix du sujet ayant évoqué un grand intérêt chez les professionnels impliqués auprès des enfants et adolescents greffés.

Actuellement financée par la bourse doctorale paramédicale de La Fondation canadienne du rein, Mme Leblond peut recueillir les données nécessaires à sa thèse. Elle réalise des entrevues auprès de jeunes patients et leurs parents de Montréal et de Vancouver, dans le but de décrire et mieux comprendre leur expérience, en lien avec la donation vivante parentale. Les résultats finaux du projet seront présentés aux équipes impliquées lors de l’année 2018-2019 et permettront, peut-être, une adaptation des pratiques actuelles et une meilleure compréhension des dyades spécifiques de parents donneurs et d’adolescents receveurs.