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L’impact de l’hyperaldostéronisme primaire infraclinique dans l’apparition de la maladie rénale

Dr. Gregory Hundemer
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Subvention de recherche en santé des reins
2021 - 2024
122 340 $
Dépistage et prévention de la maladie rénale

Résumé grand public

Contexte: La prise en charge de l’hypertension (« haute pression ») repose généralement sur une approche uniforme et universelle. L’adoption d’une stratégie personnalisée qui cible précisément la cause de l’hypertension d’une personne permet d’améliorer sa santé à long terme. L’hyperaldostéronisme primaire (HAP), une affection due à la sécrétion excessive d’une hormone appelée aldostérone, est une cause d’hypertension très répandue, mais qui passe souvent inaperçue. Cette surproduction d’aldostérone entraîne une rétention de sel dans l’organisme, élève la tension artérielle et endommage les reins. En fait, l’HAP entraîne des taux disproportionnellement plus élevés de maladie rénale que toute autre forme d’hypertension. Il est important de savoir qu’une prise en charge précoce au moyen de médicaments (appelés antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes) qui bloquent directement les effets de l’aldostérone permet de prévenir les conséquences négatives de l’HAP sur la santé. Les médicaments utilisés pour traiter cette affection sont différents de ceux couramment utilisés pour traiter d’autres formes d’hypertension. Depuis quelque temps, de plus en plus de données démontrent que les formes légères d’HAP (HAP infraclinique) sont extrêmement répandues dans la population générale, mais sont nettement sous-diagnostiquées dans la pratique clinique. Cela dit, on ignore si l’HAP infraclinique contribue à accroître l’incidence de maladie rénale.

But : Évaluer l’impact de l’HAP infraclinique dans l’apparition de la maladie rénale.

Méthodologie : Nous étudierons l’HAP infraclinique à l’aide des données de l’essai CARTaGENE – une étude ayant admis plus de 20 000 résidents du Québec en 2009 et 2010 et qui a permis de recueillir une foule de renseignements sur leur santé. Des échantillons de sang et d’urine ont été prélevés et conservés pour un sous-groupe de participants, au début de l’étude et 7 ans plus tard. Nous utiliserons ces échantillons pour mesurer les taux d’aldostérone afin de cerner les sujets qui présentent une HAP infraclinique et de comparer leur taux de maladie rénale à celui des participants exempts d’HAP infraclinique. Nous aurons également recours à une technique de pointe appelée protéomique, qui nous permettra d’étudier les effets de l’aldostérone à l’échelle moléculaire et de faire la lumière sur les mécanismes par lesquels l’HAP infraclinique peut causer des dommages aux reins.

Résultats : Nous prévoyons que les personnes atteintes d’HAP infraclinique présenteront des taux plus élevés de maladie rénale que celles qui n’en sont pas atteintes.

Pertinence pour les patients : Si ce lien s’avère concluant, la prochaine étape logique consistera à établir si l'utilisation de médicaments qui ciblent précisément l'HAP infraclinique (et qui ne sont pas systématiquement utilisés dans le traitement de l'hypertension) aidera à prévenir l’apparition de maladies rénales dans cette population nombreuse, mais encore non reconnue. Cette étude constituera une étape déterminante vers une prise en charge plus personnalisée des patients hypertendus afin de les protéger d’une éventuelle maladie rénale.