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Interaction du p-crésol et du mycophénolate chez les adultes ayant subi une greffe de rein

Dr. Tony Kiang
Université de l’Alberta
Subvention de recherche en santé des reins
2021 - 2023
98 778 $
Greffe

Résumé grand public 

Le mycophénolate (ou acide mycophénolique) est un médicament d’usage courant qui doit être pris à vie pour empêcher le corps de rejeter le greffon rénal. Le mycophénolate est habituellement prescrit selon un schéma fixe, et presque tous les patients reçoivent la même dose de départ. Malheureusement, sans qu’on sache exactement pourquoi, un grand nombre d’entre eux affichent des concentrations fluctuantes ou élevées de mycophénolate, ce qui peut entraîner de graves effets secondaires, comme une diminution du nombre de globules blancs et une infection. Dans de nombreux centres de greffe du Canada, plus du quart des greffés rénaux subissent de graves effets secondaires liés à l’administration du mycophénolate. Récemment, notre laboratoire a peut-être trouvé une explication à ces fréquentes anomalies dans les concentrations sanguines du médicament : le p-crésol, une toxine qui s’accumule dans le sang de ces patients, pourrait être à l'origine des concentrations sanguines élevées et des réactions toxiques observées avec le mycophénolate. À l’aide de modèles novateurs de tubes à essai pour l’analyse d’échantillons humains, nous avons découvert que le p-crésol réduisait la capacité du corps à éliminer le mycophénolate, ce qui fait manifestement augmenter les concentrations sanguines du médicament. Comme les concentrations sanguines de p-crésol sont également très variables, ce composé pourrait être l'un des principaux responsables de la variation marquée des concentrations sanguines de mycophénolate observée chez les patients. Notre expérience clinique nous permettra de valider notre hypothèse auprès d’adultes ayant subi une greffe rénale, chez qui nous comparerons les concentrations sanguines de p-crésol et de mycophénolate en faisant appel à des méthodes de pointe dans notre domaine. Si notre raisonnement est exact, cela signifie que les professionnels de la santé pourraient gérer activement (c'est-à-dire réduire) les concentrations sanguines de p-crésol (p. ex., par des modifications alimentaires ou l’administration de synbiotiques), ce qui devrait diminuer considérablement le risque d’effets secondaires associés au mycophénolate. La diminution des variations (ou des incertitudes) liées à la dose de mycophénolate permettra d’améliorer l’expérience globale du patient traité par ce médicament. Cette étude rejoint directement la vision et la mission de la Fondation canadienne du rein en améliorant la survie et la santé des greffons rénaux et la qualité de vie des receveurs grâce à des activités de recherche novatrices.