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Impact de l’exposition intra-utérine à l’arsenic sur le développement des reins et la maladie rénale

Indra Gupta
Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Subvention de recherche en santé des reins
2025 - 2027
120 000 $
Maladie rénale chronique, Développement du rein, Dépistage et prévention de la maladie rénale

Co-candidat(s) :  Aimee Ryan, Jenna Haverfield, Koren Mann

Résumé en langage clair 

Contexte : L'arsenic est une substance toxique présente dans la nature et dangereuse pour notre santé. Nous pouvons être exposés à l'arsenic par l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons ou ce que nous mangeons. Ce qui est effrayant, c'est qu'on ne peut ni voir, ni goûter, ni sentir l'arsenic; il est donc impossible de savoir si on y a été exposé. Au fil du temps, l'exposition à l'arsenic peut endommager les reins et augmenter le risque d'avoir un jour une maladie rénale. Malheureusement, nous n'avons pas encore compris comment l'arsenic affecte le développement rénal de l’enfant durant la grossesse. À ce stade, les reins du bébé sont comme des éponges : ils absorbent tout, le bon comme le mauvais. C’est très préoccupant, car l'arsenic peut passer du sang de la mère à celui du bébé, qui y est donc directement exposé. Toute lésion rénale pendant cette période peut avoir des effets à long terme, mettant en péril la santé des générations futures avant même leur naissance.
Objectif : Dans le cadre de notre étude, nous voulons déterminer si les bébés nés de mères ayant été exposées à l’arsenic durant leur grossesse ont des problèmes de reins et si ces problèmes peuvent évoluer vers une maladie rénale plus tard dans la vie. Nous voulons aussi savoir exactement comment l’arsenic nuit au développement normal des reins et si des changements apportés dans l’alimentation de la mère pourraient empêcher que cela se produise.
Méthodes : Pour étudier la manière dont l’arsenic affecte le développement rénal de l’enfant à naître, notre équipe de recherche utilise un type particulier de souris, dites « humanisées », qui assimile l'arsenic de la même façon que les humains. Puisque les souris sont quand même différentes des humains, il est important d'utiliser le bon type de souris pour pouvoir transposer nos résultats aux humains. D’abord, pour déterminer si l'arsenic peut nuire au développement rénal pendant la grossesse, nous en ajouterons différentes quantités dans l'eau potable de nos souris « humanisées » à différents moments de la gestation, puis nous comparerons les reins des souriceaux qui ont bu de l'eau du robinet ordinaire avec ceux des petits qui ont été exposés à l'arsenic. Nous vérifierons la taille des reins et leur développement, en cherchant à détecter toute différence qui pourrait révéler comment l'arsenic exerce son effet. Ensuite, pour voir si les lésions rénales apparues pendant la gestation peuvent entraîner une maladie rénale plus tard dans la vie, nous mettrons de l'arsenic dans l'eau potable de nos souris « humanisées » et laisserons leurs bébés atteindre l'âge adulte. Sachant que certains signes de maladie rénale chez l'humain peuvent aussi se manifester chez la souris, nous allons rechercher ces signes chez nos souris à mesure qu'elles vieillissent. Enfin, nous évaluerons si l'ajout d'une vitamine à l'alimentation de la mère pendant qu'elle boit de l'eau contenant de l'arsenic peut réduire les effets nocifs de cette substance sur le développement des reins des petits et prévenir la maladie rénale. Cette vitamine pourrait aider l'organisme à éliminer plus rapidement l'arsenic, protégeant ainsi les reins. Comme cette vitamine est en vente libre au Canada, elle pourrait être offerte aux femmes qui envisagent une grossesse. Résultats attendus : Nous prévoyons que même de faibles quantités d'arsenic administrées durant la gestation nuiront au développement rénal des bébés. Nous pensons aussi que cette toxicité va se prolonger et pourrait causer une maladie rénale plus tard dans la vie. Cela dit, nous sommes persuadés de pouvoir prévenir cela en modifiant l'alimentation de la mère, une stratégie importante étant donné qu’il n'est pas toujours possible d'éviter l’arsenic dans l'environnement.
Engagement des patients : Comme nous travaillons uniquement sur des souris pour le moment, aucun patient ne participera directement à ce projet. Nous partagerons cependant nos résultats avec les futurs parents et le grand public afin de les aider à comprendre les risques et les mesures à prendre pour protéger la santé de leurs enfants. Pertinence pour les patients ou la collectivité : Nos découvertes permettront de sensibiliser les femmes enceintes et celles qui envisagent de fonder une famille aux risques liés à l'arsenic et leur fourniront des stratégies pour réduire ces risques, contribuant ainsi à améliorer la santé des mères et des bébés partout au Canada.
Conclusion : Nos travaux permettront de déterminer à quel moment de la grossesse l’enfant est le plus exposé à l'arsenic, de comprendre comment cette exposition peut mener à une maladie rénale plus tard dans la vie et de trouver des moyens de protéger les bébés contre les effets nocifs de cette substance.