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Description du microbiote intestinal chez les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale chronique

Dani Renouf, Adeera Levin
Université de la Colombie-Britannique
Subvention de recherche paramédicale en néphrologie
2023 - 2025
120 000 $
Insuffisance rénale, Soins aux patients, Biomarqueurs prédictifs

Résumé en langage clair

Contexte : Les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale ont plus d’inflammation que la population en général. Cette inflammation peut revêtir diverses formes, comme lorsqu’elle détériore la santé des intestins en endommageant les bonnes bactéries qui s’y trouvent. L’intestin, ou le tube digestif, contient des milliards de bonnes bactéries qui aident à la digestion et qui contribuent aussi au maintien du bon fonctionnement du métabolisme. Lorsque les bonnes bactéries sont surpassées en nombre par les mauvaises bactéries, cela peut aggraver la maladie rénale. 

But : Il est possible de protéger les bonnes bactéries dans l’intestin des personnes atteintes d’insuffisance rénale (si elles ne sont pas sous dialyse) en améliorant nos connaissances des processus en jeu. Pour ce faire, nous voulons analyser les échantillons de selles de personnes qui s’alimentent bien et les comparer à ceux de personnes dont l’alimentation laisse à désirer . Chez les personnes qui n’ont pas une bonne nutrition, nous vérifierons les changements dans les types de bactéries après un traitement à base de suppléments nutritionnels (Ensure ou Boost, par exemple). Nous croyons que, si ces personnes avaient une meilleure alimentation, elles auraient peut-être une meilleure santé intestinale, ce qui pourrait se traduire par un meilleur état de santé général. Nous voulons déterminer l’état de santé de l'intestin en identifiant les bactéries présentes et en mesurant les « bonnes substances chimiques » produites par les bonnes bactéries de l'intestin ainsi que les « mauvaises substances chimiques » produites par les mauvaises bactéries de l'intestin. Nous souhaitons également en savoir plus sur la quantité de fibres et sur les types d'aliments consommés par les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale, qu'elles prennent ou non des suppléments nutritionnels. Nous demanderons aux patients de nous indiquer ce qu'ils ont mangé au cours d'une période de 24 heures. Ils le feront à l'aide d'un logiciel de calcul alimentaire. Ces données nous aideront à déterminer exactement le nombre de grammes de différents nutriments qui sont contenus dans les aliments que les personnes consomment réellement. Nous devrons recruter un nombre suffisant de personnes atteintes d'insuffisance rénale et prêtes à fournir des échantillons de selles, d'urine et de sang. Ces personnes se verront demander si elles sont à l’aise de nous indiquer ce qu’elles mangent chaque jour. Nous demanderons à un certain nombre de diététistes de nous aider à recueillir les données alimentaires des participants à l'étude. En outre, nous trouverons un moyen de prélever les échantillons de selles, de les stocker et de les analyser. Nous collaborerons avec une personne ou une entreprise pour nous aider dans cette tâche. En même temps, nous veillerons à la confidentialité des informations relatives aux patients et garantirons aux participants que toutes les informations les concernant sont privées, confidentielles et utilisées uniquement à des fins de recherche. Le Comité de la recherche et de l’éthique autorisera la réalisation de cette étude en s’assurant de la sécurité des participants. Nous ne pouvons envisager d'aller de l'avant qu'avec le soutien des patients partenaires, car cette recherche concerne les patients et est menée pour leur santé.

Résultats : Nous prévoyons que les personnes souffrant d'insuffisance rénale auront, grâce à une meilleure alimentation, davantage de bonnes bactéries dans leur intestin que les personnes dont l’alimentation laisse à désirer. Dans le groupe ayant une piètre alimentation, nous supposons qu'il y aura plus de mauvaises bactéries. Nous pensons également que les participants qui consomment des aliments riches en fibres auront une meilleure santé intestinale et davantage de bonnes bactéries dans leurs intestins que les personnes qui ne consomment pas suffisamment de fibres.

Pertinence pour les patients : Si nous parvenons à mieux comprendre comment améliorer l'alimentation des personnes atteintes d'insuffisance rénale, nous pourrons mettre davantage de ressources en matière de diététique à la disposition des personnes chez qui cette maladie vient d'être diagnostiquée. En ce moment, les diététistes travaillent avec plus de personnes aux prises avec une insuffisance rénale avancée si bien que les diététistes sont moins en mesure de s’occuper des personnes aux premiers stades de la maladie dans les cliniques financées par l'État. Nous voulons aussi faire en sorte que, si les diététistes sont capables de commander des suppléments nutritionnels pour leurs patients en Colombie-Britannique, ces suppléments aident à la santé digestive des patients. Cette étude jettera les bases qui nous permettront de comprendre comment la santé intestinale peut influer sur la progression de l’insuffisance rénale et de déterminer si une meilleure nutrition améliore la santé intestinale et la longévité des patients.