Passer au contenu principal

Caractérisation multiomique du rejet chronique actif médié par les lymphocytes T chez les enfants greffés du rein

Tom Blydt-Hansen
Université de la Colombie-Britannique
Subvention de recherche en santé des reins
2023 - 2025
120 000 $
Transplantation, Biomarqueurs prédictifs

Résumé en langage clair

La greffe de rein est une véritable bouée de sauvetage pour les enfants atteints d'insuffisance rénale terminale. Par contre, bien que la durée de vie de la greffe se soit améliorée au fil des ans, près de 40 % des enfants subiront la perte du greffon dans les 10 ans qui suivent l’intervention. Cela signifie que la plupart des enfants greffés durant la petite enfance doivent s'attendre à avoir besoin d'une nouvelle greffe avant même d'avoir atteint l'âge adulte. La principale cause d'échec de la greffe est le rejet chronique. L'inflammation qui s'infiltre dans les zones de cicatrisation du greffon rénal (appelée i-IFTA) a été reconnue comme un signe caractéristique de rejet chronique. La présence de cet état inflammatoire peut progressivement mener à une insuffisance rénale et à la perte du greffon. Malheureusement, le processus biologique de l'i-IFTA est encore mal compris. À ce jour, il n'existe aucun traitement éprouvé pour s'y attaquer, mais de nombreux traitements pourraient être mis à l'essai, si nous en savions plus sur son mécanisme. La nécessité de pratiquer une biopsie rénale constitue l’un des principaux problèmes liés à la détection des signes précoces de rejet chronique. Comme il faut attendre que le tissu du greffon ait subi de nombreuses lésions pour que la fonction rénale commence à se dégrader, les lésions chroniques causées par l’i-IFTA ne sont détectées qu’à un stade avancé. Cela signifie que la maladie est déjà bien établie, ce qui peut la rendre plus difficile à traiter et compliquer la récupération de la capacité fonctionnelle déjà perdue. Une meilleure compréhension des changements immunitaires liés à l'i-IFTA permettrait de détecter celle-ci beaucoup plus tôt au moyen de nouveaux tests à utiliser en clinique – et à un stade où elle peut être traitée de manière beaucoup plus efficace. Les technologies dites « omiques » sont particulièrement utiles à cette fin. Elles décrivent différentes manières d'analyser plusieurs substances en même temps et permettent de rechercher des modèles propres à la maladie que l'on souhaite étudier. Dans le cadre de la présente étude, nous examinons les gènes en activité dans les tissus prélevés par biopsie (transcriptomique), les protéines immunitaires appelées cytokines présentes dans l'urine (protéomique) et les petites molécules dans l'urine qui sont liées au métabolisme des tissus (métabolomique). Nous pouvons examiner chaque type de données séparément afin de dégager des caractéristiques typiques (schémas de différentes substances) qui nous renseignent sur la maladie, mais aussi étudier la manière dont les changements sont liés entre eux. Ces procédés peuvent nous aider non seulement à mieux comprendre les changements tissulaires observés en présence d'i-IFTA, mais aussi à rechercher de nouveaux tests urinaires susceptibles d'être utilisés pour le dépistage en clinique, et à reconnaître les types de réactions immunitaires qui surviennent, afin que nous puissions déterminer quelles sont les nouvelles options thérapeutiques les plus efficaces! Pour cette étude, nous utiliserons des biopsies rénales déjà prélevées sur plus de 100 patients et des échantillons d'urine provenant de notre biobanque pour évaluer les différences entre les échantillons qui présentent une i-IFTA et ceux qui n’en présentent pas. Nous procéderons à de nouveaux tests sur toutes les biopsies afin de déterminer avec précision celles qui sont porteuses de l'i-IFTA et de connaître l’ampleur des dommages. Nous chercherons à savoir quels gènes sont activés différemment dans l'i-IFTA, directement à partir du tissu prélevé par biopsie. Enfin, nous analyserons les échantillons d'urine afin de mettre en évidence les différentes cytokines et les métabolites qui permettent de faire la distinction entre les personnes touchées par l'i-IFTA et celles qui ne le sont pas. Ces données seront peaufinées afin de proposer de nouveaux tests qui pourront être utilisés pour dépister l'i-IFTA et assurer le suivi du traitement. Nous utiliserons également l’information obtenue pour établir quels médicaments existants pourraient être efficaces pour traiter l'i-IFTA et prévenir l'insuffisance rénale. Une fois que nous aurons fait le lien entre ces substances et l'i-IFTA, nous comprendrons mieux le fonctionnement de cette maladie évolutive qui s’attaque au greffon rénal, ce qui nous permettra de mettre au point de meilleurs tests diagnostiques et, ultimement, de meilleurs traitements!