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Une diète cétogène peut-elle ralentir la progression de la maladie rénale diabétique?

Dr. Rami Al Batran
Université de Montréal
Subvention de recherche en santé des reins
2021 - 2024
150 000 $
Dépistage et prévention de la maladie rénale

Résumé grand public 

L’incidence de la maladie rénale diabétique (MRD), aussi appelée néphropathie diabétique, a plus que doublé au cours des dernières décennies, principalement en raison de l’augmentation de la prévalence du diabète dans la population. Une MRD apparaîtra au fil du temps chez environ 30 à 40 % des patients diabétiques, et bon nombre d’entre eux finiront par avoir besoin de traitements de dialyse et/ou d’une greffe de rein. La MRD fait peser un lourd fardeau sur notre système de santé et sur la qualité de vie des patients. À l’heure actuelle, la prise en charge clinique de la MRD permet de stabiliser sans toutefois améliorer la fonction rénale, ce qui met en évidence un écart considérable en matière de traitement. Ainsi, il existe toujours un besoin non satisfait de stratégies thérapeutiques visant à prévenir, à améliorer, à traiter et à renverser la MRD. En fait, des modifications du mode de vie, telles que le changement des habitudes alimentaires et l’augmentation de l'activité physique, sont les mesures souvent recommandées aux patients diabétiques pour réduire l'incidence de la MRD et ralentir sa progression. La diète cétogène (DC), qui consiste en une alimentation riche en matières grasses, pauvre en glucides et comportant une quantité suffisante de protéines, suscite un intérêt grandissant pour la perte de poids, probablement en raison de la hausse fulgurante des cas d’obésité. Il a également été démontré que la DC augmente la concentration de corps cétoniques chez l’animal et chez l’humain. Les corps cétoniques sont une source de « carburant » essentielle pour les reins, mais on en connait encore peu sur leur rôle dans le rein diabétique. Nous pensons que soumettre des souris diabétiques à une diète cétogène pour augmenter la quantité de corps cétoniques circulants permettra de réduire l’incidence de la MRD ou d’en ralentir la progression. Pour valider notre hypothèse, nous induirons un diabète chez des souris et mesurerons le taux de métabolisme des corps cétoniques dans les reins diabétiques. Nous administrerons ensuite une DC aux rongeurs et évaluerons ses effets sur la fonction rénale. Ces expériences nous aideront à déterminer si la modification du métabolisme des corps cétoniques contribue à l'apparition de la MRD et si la DC peut être utilisée pour réduire l'incidence de la maladie ou ralentir sa progression. Nous espérons que les idées avancées dans le cadre de cette étude offriront une perspective différente du métabolisme des corps cétoniques et inspireront de nouvelles orientations de recherche prometteuses.