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Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic de la maladie polykystique rénale atypique

Dr. York Pei, M.D.
Toronto General Hospital
Subvention de recherche en santé des reins
2020 - 2022
120 000 $
Génétique

Résumé vulgarisé du projet de recherche

La maladie polykystique rénale (MPR) regroupe un ensemble de maladies génétiques fréquentes ou rares. Avec une prévalence d’environ 1 cas pour 1000 naissances, la maladie polykystique rénale autosomique dominante (MPRAD) est la plus répandue d’entre elles. Il est important de poser le diagnostic de MPRAD avec certitude, puisque nous disposons maintenant d’un médicament, le tolvaptan, pour ralentir l’insuffisance rénale dans cette forme de la maladie. Le tolvaptan n’est toutefois pas indiqué dans le traitement d’autres types de MPR. En présence d’antécédents familiaux, la maladie peut habituellement être diagnostiquée par échographie. Cependant, lorsque le patient n’a pas d’antécédents familiaux de la maladie; qu’il présente un profil d'imagerie rénale atypique; que la maladie est présente, mais extrêmement variable dans sa famille; que l’atteinte est très légère, sans mutation des gènes PKD1 et PKD2; ou que l'imagerie rénale et les tests de la fonction rénale produisent des résultats discordants quant à la gravité de la maladie, on parle alors d’une « MPR atypique ». La détermination de la cause de la MPR atypique chez un patient donné (c.-à-d. la détection des mutations spécifiques des gènes de la maladie kystique) exige généralement le dépistage de mutations de gènes de plusieurs maladies en plus de ceux impliqués dans la MPRAD, une tâche coûteuse et chronophage. Certains patients atteints d’une MPR atypique peuvent aussi présenter une affection appelée mosaïcisme somatique, dans quel cas la MPR a été acquise au cours du développement précoce de l'embryon et n'affecte qu'une seule des nombreuses cellules souches qui finissent par donner naissance à un mélange de cellules normales et mutées qui composent les différents organes et tissus. La maladie est ainsi « diluée » et présente un profil atypique. La méthode de Sanger, la technique de séquençage actuellement utilisée, ne permet pas de détecter les mutations en mosaïque, car leur signal est extrêmement faible.  
 
Les récents progrès réalisés dans le séquençage de nouvelle génération (SNG) ont révolutionné la découverte de nouveaux gènes responsables de maladies et sont en voie de transformer notre approche du diagnostic moléculaire en offrant un dépistage des mutations à haut débit de nombreux gènes à un coût modique. De plus, en fournissant une longueur de lecture extrêmement importante de la séquence d’ADN, permettant la détection de faibles signaux de mutations de gènes d’intérêt dans la maladie, le SNG est une technique prometteuse pour le dépistage des mutations en mosaïque. Grâce à cette nouvelle technologie, le DPei pourra élucider les causes génétiques de la MPR atypique chez quelque 300 patients touchés par la maladie. On s’attend à ce que le dépistage des mutations de gènes de la maladie kystique fournisse de l’information importante sur les causes de cette forme atypique.  Les travaux de recherche du DPei contribueront à accélérer la mise au point de tests diagnostiques moléculaires rentables pour ce problème clinique particulièrement complexe.