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Autogestion visant à réduire la protéinurie dans la néphropathie à IgA

Mark Canney
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Subvention de recherche en santé des reins
2024 - 2026
119 128 $
Glomérulonéphrite, Hypertension, Soins des patients

Co-candidat(s) :​  Ayub Akbari, Brendan McCormick, Caitlin Hesketh, David Massicotte-Azarniouch, Grace Fox, Sean Barbour, Stuart Nicholls, Todd Fairhead

Résumé en langage clair

L’autogestion de la tension artérielle peut-elle améliorer les résultats rénaux chez les patients atteints de néphropathie à IgA? Contexte : La néphropathie à immunoglobuline A (NIgA) est une maladie rénale caractérisée par un déséquilibre du système immunitaire qui endommage les minuscules filtres des reins, ce qui entraîne une fuite de protéines et de sang dans les urines et une diminution de la fonction rénale. Comme la NIgA a tendance à se déclarer à un jeune âge, les patients courent un risque élevé de développer une insuffisance rénale plus tard dans leur vie. Ils peuvent toutefois empêcher leur état de se détériorer davantage en ayant une bonne maîtrise de leur tension artérielle (TA). Une surveillance adéquate peut contribuer à réduire la quantité de protéines dans les urines (le principal marqueur des lésions rénales) et à préserver la fonction rénale, ce qui permet parfois d'éviter le recours à des médicaments immunosuppresseurs particulièrement toxiques. Bien que tous reconnaissent l’importance d’une maîtrise de la TA, il n'existe pas de norme officielle sur la manière de mesurer et de traiter celle-ci chez les patients atteints de NIgA. Si la TA est seulement vérifiée lors des consultations en néphrologie, on laisse passer des occasions de détecter et de traiter efficacement l'hypertension (haute pression). Objectif : La présente étude vise à déterminer si les patients atteints de NIgA qui gèrent eux-mêmes leur TA en obtiennent une meilleure maîtrise et présentent moins de protéines dans leurs urines que les patients dont la TA est mesurée et prise en charge seulement lors des consultations en clinique de néphrologie. Méthode : L'autogestion signifie que les patients mesurent leur TA à domicile et adaptent la dose de leurs médicaments à des valeurs tensionnelles cibles. Un précédent essai clinique mené chez des patients qui ne présentaient aucune maladie rénale a montré que les patients et leurs médecins de famille ont réussi à établir un protocole d'autogestion efficace. La première étape de notre étude consiste à adapter ce protocole aux patients atteints de NIgA. Au cours d'une série de réunions mensuelles, nous travaillerons directement avec des patients partenaires afin de perfectionner le protocole d'autogestion et de nous assurer qu'il est acceptable, sûr et facile à suivre. Nous demanderons ensuite aux patients partenaires de tester le protocole et de nous faire part de leurs commentaires sur chaque étape du processus. Une fois le protocole finalisé, nous mènerons un essai pilote auprès de 20 à 25 patients atteints de NIgA qui sont suivis dans des cliniques de néphrologie à Ottawa et à Vancouver. Les participants à cet essai seront choisis au hasard pour gérer leur TA selon le protocole d'autogestion ou pour faire partie du groupe témoin. Tous les mois, les participants du groupe d'autogestion devront transmettre leurs résultats de mesure de la TA prise à domicile à l'équipe de recherche afin que leurs médicaments puissent être ajustés sans qu'ils aient besoin de consulter leur médecin. Les participants du groupe témoin feront quant à eux mesurer leur TA et seront traités en conséquence uniquement lors de leurs visites à la clinique. Tous les participants seront suivis pendant 6 mois. Au début de l'étude et après 6 mois, les participants seront soumis à une collecte d'urine sur 24 heures pour que l’on puisse mesurer leur taux de protéines urinaires et devront porter un appareil qui mesurera leur TA pendant 24 heures. Chaque fois que la dose des médicaments sera augmentée, des analyses de sang seront effectuées pour vérifier la fonction rénale et le taux sanguin de potassium. Résultats attendus : L'objectif principal de l'essai pilote est de déterminer si les patients atteints de NIgA sont prêts à participer à un essai d'autogestion de leur TA et de s'assurer que le nouveau protocole peut être appliqué en toute sécurité et qu'il n'est pas trop contraignant. Cet essai fournira également des données préliminaires quant à l’efficacité de l'autogestion pour améliorer la maîtrise de la TA et réduire la quantité de protéines dans les urines. Engagement des patients : Les patients participeront à toutes les étapes de l'étude, de sa conception jusqu'à la fin de l'essai pilote et au partage des résultats. Pertinence pour les patients ou la communauté du domaine rénal : Les patients atteints de NIgA nous ont fait savoir que leur priorité absolue était de préserver la santé de leurs reins et qu'ils aimeraient avoir plus de pouvoir sur la gestion de leur maladie. La mise au point avec les patients d’une stratégie d’intervention pouvant être appliquée à domicile vise à répondre à ces deux besoins. La présence de protéines dans les urines est un facteur de risque majeur d'insuffisance rénale et de maladie cardiaque. Si notre protocole d’autogestion s'avère efficace, il pourrait améliorer la santé à long terme des patients atteints de NIgA tout en réduisant les coûts des soins de santé. Conclusion : Une maîtrise rigoureuse de la TA est essentielle pour réduire le risque d'insuffisance rénale chez les patients atteints d'une NIgA. L'expérience acquise dans le cadre de cet essai pilote sera utilisée pour concevoir un essai de plus grande envergure visant à déterminer si l'autogestion devrait être la méthode privilégiée pour assurer la prise en charge de la TA chez les patients atteints de NIgA.