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Les exosomes apoptotiques : des catalyseurs de l’inflammation et du dysfonctionnement des reins

Marie-Josée Hébert
Centre Hospitalier de l'Université de Montréal
Subventions de recherche en santé des reins
2022 - 2024
100 000 $
Biomarqueurs prédictifs, Transplantation, Insuffisance rénale

Résumé en langage clair

Les reins sont des organes essentiels, car ils nettoient le sang et éliminent les déchets produits par toutes les cellules du corps. Environ 20 % du sang pompé par le cœur est filtré par les reins à un moment ou à un autre. Cela représente en moyenne 180 litres de sang qui est purifié chaque jour par les reins. Pour accomplir cette tâche, les reins disposent d'un abondant réseau de petits et de gros vaisseaux. Ces vaisseaux sanguins permettent de filtrer une grande quantité de sang et de rejeter les déchets dans l’urine. Dans le passé, nos travaux de recherche ont montré que la dégradation des plus petits vaisseaux sanguins dans les reins, appelés capillaires péritubulaires, est l’une des principales causes de l’insuffisance rénale. Cela est particulièrement vrai chez les patients qui ont subi une greffe de rein et chez qui tout dommage causé à ces petits vaisseaux au moment de l’intervention contribue à réduire la survie de l'organe greffé. Autrement dit, les lésions des capillaires péritubulaires font que les greffons rénaux cessent de fonctionner prématurément et que les patients doivent retourner sous dialyse ou recevoir une deuxième greffe de rein. Nous avons également découvert que certains anticorps peuvent aussi altérer ces petits vaisseaux sanguins au moment de la greffe de rein. Les anticorps nous aident à combattre les infections, mais aussi à éliminer les cellules mortes dans les organes lésés. Or, ces « anticorps d'élimination », notamment l’anti-LG3, peuvent endommager ce réseau de minuscules vaisseaux très précieux. À leur tour, les vaisseaux endommagés libèrent de petits fragments de cellules appelés vésicules apoptotiques de type exosome. Ces fragments cellulaires activent le système immunitaire pour qu’il produise encore plus d’anticorps nocifs. Il s’agit là d’un véritable cercle vicieux qui peut détruire définitivement les petits vaisseaux sanguins et mener à l’insuffisance rénale. Notre équipe de recherche a été la première à caractériser les anticorps anti-LG3 de même que les fragments de cellules libérés par les vaisseaux lésés. Nous avons constaté que lorsque les reins entrent dans ce cercle vicieux de détérioration, de formation d'anticorps nocifs et d’aggravation de la détérioration, ils attirent également des globules blancs qui se déplacent dans les reins pour produire localement des anticorps nocifs. Dans le cadre du présent projet, nous chercherons à savoir comment empêcher ces anticorps d'endommager les reins, mais aussi comment empêcher les reins et le système immunitaire lui-même de produire des anticorps dévastateurs pour les petits vaisseaux des reins. Nous espérons ainsi améliorer le fonctionnement et la durée des greffons rénaux.