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Dr. Thomas Mavrakanas, MD

Bourse : Bourse Nouveau chercheur du Programme KRESCENT
Institution : Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Année : 2023-2026

Titre de la demande de subvention : De nouvelles stratégies thérapeutiques en médecine cardiorénale

Biographie
Je suis néphrologue, clinicien-chercheur et professeur adjoint à l’Université McGill. Je suis titulaire d’un diplôme de médecine et d’une maîtrise ès sciences en méthodologie de la recherche médicale de l’Aristotle University de Thessalonique. J'ai suivi une formation spécialisée en médecine interne (générale) en France et en Suisse et en néphrologie à McGill. Ma thèse de doctorat en médecine à l’Université de Genève portait sur les anticoagulants oraux directs et j’ai été chercheur-boursier de niveau postdoctoral au Brigham and Women’s Hospital de la Harvard Medical School. Je me suis joint à la Division de néphrologie du Centre universitaire de santé de McGill à titre de professeur adjoint en décembre 2020.
 
Mes recherches portent sur les causes et le traitement des maladies cardiovasculaires chez les patients atteints d’une insuffisance rénale hronique et d’une insuffisance rénale terminale (IRT). J’ai acquis une expertise importante dans la conception d’études pharmacocinétiques ou d’observation ainsi que dans l’utilisation de vastes ensembles de données. Je connais aussi le procédure à suivre en vue d'obtenir les approbations nécessaires des organismes de réglementation pour des essais cliniques. Je suis considéré comme l’un des experts mondiaux en matière d’anticoagulants oraux directs pour les patients aux prises avec une IRC, et ce, en raison de ma recherche sur l’apixaban administré dans les cas d’IRT. J’ai été le premier à décrire le fardeau global que représentent les syndromes cardiorénaux aigus et chroniques en décrivant leur association avec la mortalité, toutes causes confondues, l'infarctus du myocarde et l'accident vasculaire cérébral.
 
J'ai rédigé 63 articles publiés dans des revues avec comité de lecture et j’ai reçu plusieurs subventions ou bourses dans le cadre de concours avec comité d’évaluation par les pairs. Mes recherches ont paru dans des revues qui figurent parmi les plus prestigieuses, notamment le Journal of the American Society of Nephrology, le Clinical Journal of the American Society of Nephrology et l’American Journal of Kidney Diseases.
 
Je suis en train de travailler sur des stratégies de traitement en vue d’améliorer les résultats cardiovasculaires chez les patients aux prises avec une IRC ou une IRT.

Résumé grand public
Les patients souffrant d’insuffisance rénale éprouvent souvent des complications cardiaques ou développent des caillots dans leurs vaisseaux sanguins. Ces complications sont associées à une charge de morbidité importante ou peuvent entraîner la mort.

Mon projet de recherche vise à comprendre pourquoi ces complications se produisent fréquemment chez les patients dont la fonction rénale est dégradée et quels seraient les traitements optimaux pour eux.

Mon premier projet porte sur des patients qui sont atteints d’insuffisance rénale et qui sont admis à l’hôpital avec des difficultés respiratoires parce que leur cœur n'arrive pas à pomper le sang de leurs poumons. Ces patients ont besoin de médicaments appelés diurétiques pour éliminer l'eau qui s'est accumulée dans leur corps en raison d'un mauvais fonctionnement du cœur et des reins. Cependant, il n'est pas rare que les diurétiques ne parviennent pas à éliminer l'eau supplémentaire retenue. Dans le cadre de ce projet, nous étudions un médicament, l’empagliflozine, chez les patients qui ne répondent pas aux diurétiques. Ce produit appartient à un groupe de médicaments initialement mis au point pour traiter le diabète, une maladie associée à l’hyperglycémie. Nous évaluons si les patients produiront plus d'urine lorsqu'ils recevront ce médicament en association avec le traitement qu'ils reçoivent déjà. Cela sera très important pour les aider à sortir de l'hôpital et à éviter l'utilisation d'un rein artificiel (traitements de dialyse).

Dans le cadre de mon deuxième projet, nous nous concentrons sur les patients souffrant d’une dégradation chronique de la fonction rénale. Ces patients ont des cardiopathies plus fréquentes ou plus graves que les patients qui ont une fonction rénale normale. Pour cette étude, nous utiliserons un médicament appelé canagliflozine. Il appartient, lui aussi, à un groupe de médicaments initialement développés pour traiter le diabète. Il a toutefois été démontré que ces médicaments protègent aussi le cœur et les reins des patients. Or, ces médicaments ne sont pas couramment utilisés pour les patients dont la fonction rénale est gravement dégradée. En outre, la dose adéquate pour ces patients n’est pas connue. Dans le cadre de cette étude-ci, nous aimerions vérifier si l’administration de ce médicament diminuera l’excrétion de protéines dans l’urine, un phénomène courant chez les patients atteints d’insuffisance rénale. La réduction des protéines dans l’urine protège les reins et le cœur.

Nous espérons que ce projet aidera à identifier un meilleur traitement pour les patients aux prises avec une fonction rénale gravement détériorée, et ce, afin de protéger leur cœur et leurs reins.

Dans mon troisième projet, nous étudions le même médicament pour les patients qui sont atteints d’une insuffisance rénale terminale et qui sont hémodialysés. Nous croyons que ce médicament pourrait encore protéger le cœur de ces patients. Ce médicament n’a toutefois jamais étudié chez des patients hémodialysés. Nous administrerons de la canagliflozine aux participants à la plus faible dose disponible pendant neuf jours et nous verrons à ce que ses concentrations dans le sang soient similaires aux concentrations du médicament chez les patients dont la fonction rénale est préservée et qui reçoivent la dose standard. L’information sur les concentrations du médicament est importante pour en établir l’innocuité s’il doit être pris en considération pour une période plus longue dans une étude future.

Dans le dernier projet, nous nous intéressons aux patients souffrant d’un syndrome néphrotique, une affection associée à une fuite des protéines dans l’urine. Ce syndrome est parfois traité avec un anticoagulant, un médicament qui retarde ou empêche la coagulation sanguine. Cependant, on ne sait pas quels problèmes particuliers à l'origine du syndrome néphrotique doivent être traités avec un anticoagulant. Nous mesurerons les propriétés coagulantes du sang au début de l’étude et une fois que la maladie est adéquatement contrôlée avec un traitement médical. Si l'étude démontre que le sang a tendance à coaguler davantage lorsque les patients ont encore des fuites de protéines dans l’urine et qu'il revient à la normale lorsque la maladie est contrôlée, cela pourrait contribuer à modifier la manière dont les patients atteints du syndrome néphrotique sont pris en charge.