Dre Mallory Downie, M.D. Superviseur : Dr. Robert Kleta; Dr. Rulan Parekh Subvention : Bourse de postdoctorat KRESCENT Institution : University College de Londres Année : 2020-2022 Titre de l'étude : La génétique au service de la médecine de précision dans le traitement du syndrome néphrotique Biographie La Dre Mallory Downie poursuit présentement des études de doctorat en bio-informatique et génétique au University College de Londres, au Royaume-Uni. Titulaire d’un doctorat en médecine de l’Université de Toronto, elle a suivi sa formation en pédiatrie générale et en néphrologie clinique à l’Hospital for Sick Children de Toronto. Elle étudie actuellement les facteurs génétiques qui contribuent au syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes chez l'enfant, l'une des maladies rénales les plus répandues chez les enfants partout dans le monde. Au moyen d’études d'association génétique dans des populations multiethniques, elle vise à cerner les modifications génétiques qui font que les enfants risquent de présenter des formes plus graves de la maladie ou de répondre moins favorablement au traitement. La Dre Downie souhaite qu’au bout du compte, ses travaux permettent d’établir des profils de risque génétique plus personnalisés et des traitements mieux adaptés chez les enfants atteints d’un syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes. Résumé vulgarisé du projet de recherche Le syndrome néphrotique est la maladie rénale la plus répandue chez les enfants dans le monde. Au Canada seulement, jusqu’à 3000 enfants en reçoivent le diagnostic chaque année. Le syndrome néphrotique est une maladie au cours de laquelle les reins laissent passer des protéines dans les urines, ce qui provoque le gonflement de certaines parties du corps et peut mener à des complications comme une infection, des caillots sanguins et des lésions rénales. À l’heure actuelle, le syndrome néphrotique est traité au moyen de médicaments couramment appelés stéroïdes, qui agissent en stoppant ces « fuites » de protéines par les reins. Lorsque les patients répondent à ce traitement, on dit qu’ils présentent un « syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes ». Ces médicaments, et d’autres qui sont utilisés, peuvent cependant avoir des effets secondaires importants, sans compter qu’ils génèrent une réponse très variable. De plus, même lorsque le traitement est efficace au début, la maladie peut réapparaître et finir par devenir chronique, se prolongeant parfois pendant des décennies. Cela dit, nous savons que les enfants d’origine sud-asiatique sont plus susceptibles de souffrir d’un syndrome néphrotique, mais nous ignorons encore pourquoi. Dans le cadre de son projet, la Dre Downie souhaite comprendre pourquoi les traitements habituels agissent différemment d’une personne à l’autre, ce qui provoque une rechute chez certains patients et pourquoi certains enfants sont plus susceptibles de souffrir d’un syndrome néphrotique, tout cela dans l’objectif d’optimiser le traitement de cette maladie. Les différences individuelles quant à la gravité de l’atteinte et la réponse aux médicaments sont, au moins en partie, déterminées par nos gènes. Chaque personne possède 30 000 gènes qui fournissent les instructions nécessaires à la fabrication des protéines dans l’organisme. Nous héritons tous de deux copies de nos gènes, soit une copie de chacun de nos parents biologiques. Si la plupart des gènes sont les mêmes chez tous les individus, une faible fraction d’entre eux varie. Il arrive qu’une petite modification dans un gène l’empêche de bien fonctionner et contribue à l’apparition d’une maladie. En Europe, des études génétiques menées auprès d’enfants ont révélé que l’association de plusieurs gènes « défectueux » peut accroître le risque de syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes. Toutefois, nous ne connaissons pas encore les modifications génétiques qui empêchent certains de bien répondre au traitement ni celles qui augmentent le risque de la maladie chez les Sud-Asiatiques. Pour répondre à ces questions, la Dre Downie utilisera une base de données recensant 1200 enfants européens et sud-asiatiques atteints d’un syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes en vue 1) d’établir le lien entre les modifications subies par leurs gènes et leurs manifestations cliniques de la maladie (p. ex, la réponse au traitement), et 2) de comparer le bagage génétique d’enfants d’origine sud-asiatique, atteints ou non de la maladie. Les données recueillies lors de l’étude du bagage génétique de patients atteints d’un syndrome néphrotique sensible aux stéroïdes permettront de révéler les modifications génétiques associées au risque de présenter une maladie plus grave et de moins bien répondre au traitement. Ces résultats pourront ensuite être utilisés pour établir le profil de risque génétique d'une personne en vue de personnaliser son traitement. La Dre Downie se servira ainsi du bagage génétique des patients pour définir une stratégie reposant sur la « médecine de précision » dans la prise en charge de leur maladie. Finalement, ses travaux permettront d’offrir un traitement optimal comportant le moins d’effets secondaires possible aux enfants atteints d’un syndrome néphrotique. Précédent Suivant