Dr. Justin Chun, M.D., Ph.D. Subvention : Bourse de nouveau chercheur KRESCENT Institution : Université de Calgary Année : 2020-2023 Titre de l'étude: Application de la médecine de précision pour traiter la maladie glomérulaire : le rôle des gouttelettes lipidiques Biographie Le Dr Justin Chun est néphrologue et professeur adjoint à l’Université de Calgary. Titulaire d’une maîtrise en sciences (2004) et d’un doctorat en biologie cellulaire (2009) de l’Université de l’Alberta, il a obtenu son diplôme en médecine (2011) et poursuivi sa résidence en médecine interne (2014), puis ses études postdoctorales en néphrologie (2016) à l’Université de Calgary. C’est après avoir collaboré avec des cliniciens-scientifiques exceptionnels, auprès de qui il a appris les complexités des maladies rénales et été témoin des conséquences dramatiques de ces maladies pour les patients, que le Dr Chun a choisi d’orienter sa carrière comme clinicien spécialisé en sciences fondamentales. Tout au long de sa formation clinique, il a poursuivi ses recherches en sciences fondamentales sous la supervision du Dr Daniel Muruve afin d’étudier le rôle de l’inflammasome NLRP3 dans les maladies rénales, notamment la néphropathie à immunoglobulines A (IgA). Soutenu par une bourse postdoctorale du programme KRESCENT (2016-2019), le Dr Chun s’est ensuite installé à Boston pour travailler au laboratoire du Dr Martin Pollak, au Beth Israel Deaconess Medical Center et à la Harvard Medical School, où il a mis à l’essai de nouvelles techniques de génétique, appris à fabriquer des mini-reins appelés organoïdes rénaux et découvert le rôle des gouttelettes lipidiques dans l’apparition de la maladie rénale. À titre de directeur adjoint du programme de médecine de précision en néphrologie de l’Université de Calgary, il cultive des cellules souches prélevées de patients aux fins de modélisation de la maladie et d'essai de médicaments. Ce programme, axé sur les patients, se concentre sur la recherche de biomarqueurs et de traitements pour améliorer les soins aux patients atteints d'une maladie rénale diabétique ou d’autres maladies glomérulaires. Le Dr Chun espère qu'un jour, nous serons en mesure de fabriquer des reins fonctionnels pour remplacer la dialyse. Résumé vulgarisé du projet de recherche Les maladies glomérulaires peuvent être causées par différentes affections qui endommagent les unités filtrantes des reins. La maladie rénale diabétique (MRD) et la néphropathie à immunoglobulines A (NIgA) sont deux exemples de maladies glomérulaires qui conduisent une grande proportion de patients vers l’insuffisance rénale terminale. La MRD, la NIgA et les autres maladies glomérulaires sont habituellement traitées au moyen d’antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA), des médicaments qui agissent en bloquant l’activité de l’angiotensine II afin de réduire les lésions rénales et le passage de protéines dans l’urine. L’angiotensine II est une hormone dont l’importance est largement reconnue dans la maîtrise de la tension artérielle; elle exerce cependant d’autres effets encore mal compris sur les reins, qui n’ont aucun lien avec la baisse de la tension artérielle. Selon de récentes études, un taux élevé d’angiotensine II peut emmener les cellules rénales à se comporter anormalement et à accumuler une quantité excessive de gouttelettes lipidiques, qui sont les molécules de stockage des graisses. Or, un lien a été établi entre l’accumulation des gouttelettes lipidiques et l’apparition de maladies telles que le diabète de type 2, les maladies cardiaques, l’obésité et les maladies du foie. Aujourd’hui, de plus en plus de données permettent de confirmer le rôle déterminant des gouttelettes lipidiques dans la maladie glomérulaire de même que l’efficacité du losartan, un ARA, pour bloquer l’activité de l’angiotensine II et ainsi prévenir l’accumulation des gouttelettes lipidiques dans les cellules rénales. Le travail du Dr Chun repose sur une approche médicale de précision pour étudier le rôle des gouttelettes lipidiques dans la maladie glomérulaire. Il fait appel à des technologies de pointe en matière de séquençage des gènes et à de nouvelles techniques d’imagerie utilisant des échantillons prélevés par biopsie provenant d’une biobanque en néphrologie, la Biobank for the Molecular Classification of Kidney Disease (BMCKD), et se sert des gouttelettes lipidiques comme biomarqueur pour prédire l’évolution de la maladie. Par la suite, Dr Chun et son équipe reprogrammeront des cellules sanguines prélevées chez des patients pour reproduire la MRD et la NIgA et fabriqueront des « mini-reins » appelés organoïdes rénaux afin de comprendre comment les gouttelettes lipidiques peuvent endommager les cellules rénales. Il a bon espoir que les traitements visant à réduire l’accumulation des gouttelettes lipidiques permettront de s’attaquer aux maladies glomérulaires. Précédent Suivant